Bonjour
Je m'appelle Yusuke AOKI.
Je suis étudiant à l'université Otani.
J'étudie la littérature de Marguerite Duras. Surtout "Moderato Cantabile".
J'aime bien la musicalité de sa littérature. Parce que la musicalité me fait sentir le monde plus naturel.
Je ne parle pas uniquement de la musique mais aussi des sons.
Je pense qu'il y a le son à la base de la musicalité.
Le son existe toujours dans le monde. C'est-à-dire, on vit dans le monde du son.
Par exemple, on parle une langue. La langue même que l'on utilise tout le temps est constituée par des sons.
Le roman est écrit avec la langue. Mais, bien sûr, c'est l'écriture.
Quand on lit un roman, on imagine un monde comme une image grâce à l'écriture.
S'il y a des descriptions du son, on les imagine aussi.
En effet, "un paysage sonore" est quand même présent dans un roman même s'il n'est pas exprimé par des sons.

Maintenant, j'explique pourquoi le son est important dans un roman.
De nos jours, on peut obtenir des informations du monde entier en restant à la maison par les journaux, Internet, la télévision, la radio...etc.
Ces faits que l'on connaît par intermédiaire sont réels mais on ne peut pas les toucher directement.
Par contre, autour de nous où on peut directement voir, écouter, toucher, sentir, se trouve un autre niveau de la réalité.
Ça veut dire que l'on peut sentir un espace dans le monde.
En fait, on prend essentiellement des informations dans l'espace. C'est-à-dire, le monde à trois dimensions.
Par exemple, l'écho se charge de nous le faire ressentir.
Mais les informations par intermédiaire sont dans un monde de deux dimensions parce que l'on se situe toujours à l'extérieur.
Bien que l'on puisse écouter des sons grâce au développement de la technique des médias,
les romans sont aussi écrits par intermédiaires qui sont à la fois les lettres et la langue.
Mais, comme ils nous manquent une image visible et un son audible, les romans nous font imaginer le monde.
Si un roman n'a que des descriptions visuelles, il est comme une peinture.
C'est aussi une façon très belle pour l'écriture mais je pense qu'il manque le cours du temps qui est lié avec la sonorité.
Bien sûr, les descriptions visuelles sont indispensables à la littérature.
Je veux dire que l'existence de la sonorité dans la littérature peut nous faire imaginer le monde vivant.
L'écriture nous aide à nous approcher du monde vivant car elle ne l'encadre pas.
L'écriture n'existe pas pour rétrécir le monde, mais pour l'élargir.

Dans "Moderato Cantabile", dès le début, on peut apercevoir la relation avec la sonorité.
Tout au début, ce titre vient du mot de la musique. "Moderato" veux dire modéré, "Cantabile" veux dire chantant.
On peut connaître la signification de ce titre en lisant ce roman, même si on ne connaît pas bien la musique.
Mais ce titre ne contient pas que le sens de musical du mot, il a aussi un autre sens.
On peut imaginer cela par la signification du "Moderato Cantabile".
Bien que l'on connaisse les significations de ces mots, celle du mot "Moderato" est vague.

La vitesse ou le rythme que l'on ressent par le mot "Moderato" n'est pas très précise.
Mais ce mot "Moderato" ne nous donne pas une mauvaise sensation.
Il faut donc que ce rythme ne soit pas loin de nos habitudes.
C'est-à-dire, le rythme "modéré" est le plus proche du rythme de notre vie.
C'est probablement le rythme du corps. C'est-à-dire, le rythme du cœur ou de la respiration.
Le mot "Moderato" concerne nos sens.
Et Duras connaît bien la manière d'écrire pour donner des sensations aux lecteurs.
Elle donne des sensations aux personnages qui sont influencés par toutes les choses qu'ils ressentent.
Une fois, c'est le son et une autre fois c'est la lumière. Et les autres moyens sont l'odeur, la couleur, le vent, le silence, etc.
On peut dire que ce roman est un roman qui pratique l'écriture de la sensation.
Et aussi, Duras a essayé d'exprimer les sensations qui sont difficiles à remplacer par des mots.

Le mot ou le langage ont toujours une part de vérité et une part de fiction.
Ils sont toujours loin de la perfection. Pour les compléter, on utilise la théorie ou on l'explique en employant plusieurs expressions.
Mais dans les romans de Duras, des mots et des phrases semblent manquer.
Elle "ecrit" souvent le silence.
L'existence de ce "vide" nous fait imaginer qu'il suggère quelque chose.
Mais c'est différent de la répétition d'un même mot, c'est la répétition du "vide".
Bien que ce "vide" signifie quelque chose, il est toujours vide comme lui-même.
Le vide ne peut sans doute pas remplacer un mot.
Ce que le mot ne peut pas posséder, Duras a cherché des moyens pour l'exprimer.
L'un de ces moyens est probablement le vide.
Et parfois, elle est arrivée à la musicalité.